Wi-Fi et Hadopi : les liaisons dangereuses
Il aura beaucoup été question de Wi-Fi pendant les débats autour d'Hadopi. Mais peu de réponses ont été apportées aux problématiques soulevées par la sécurisation des réseaux publics ou des connexions privées volontairement partagées par des particuliers. Pourtant, ces systèmes fleurissent dans cette France de l'après Hadopi.
Côté légal, l'annonce la plus importante vient de Free, l'éternel challenger de France Télécom/Orange. Iliad, la maison mère du fournisseur d'accès à Internet (FAI) Free a annoncé l'ouverture du "plus grand réseau communautaire au monde" comme le vante le communiqué. Trois ans après son concurrent direct Neuf-SFR, le réseau FreeWifi permet aux abonnés Free de se connecter gratuitement à près de trois millions de points d'accès sans fil en France. A l'image du réseau communautaire Fon – associé à Neuf-SFR depuis deux ans –, le mailllage de ces accès en Wi-Fi via les box ADSL permet désormais de se connecter assez facilement dans les grandes agglomérations.
Mais si tout le monde peut se connecter, comment fera la future Haute autorité pour identifer les "pirates" qui se sont rendus coupables de téléchargement ? Les questions de légalité vis-à-vis de la loi Hadopi sont habilement contournées par Free puisque seuls les abonnés du FAI qui partagent leur accès ADSL pourront utiliser FreeWifi, avec les identifiants personnels fournis au moment du partage. Différence de taille avec le réseau concurrent NeufWiFi/Fon qui reste pour l'instant en accès libre à tous les abonnés du FAI, à la communauté Fon, ainsi qu'à certains abonnés iPhone chez SFR.
Pour tous ces accès, il faudra rester vigilants et se méfier des réseaux leurres uniquement destinés à pirater les identifiants d'internautes, comme on l'a déjà vu pour les accès Paris Wi-Fi ou Ozone dans la capitale. Face à ce risque, il est recommandé de changer régulièrement le mot de passe de connexion.
DES OUTILS DE PIRATAGE TOUJOURS PLUS ACCESSIBLES
Comme l'ont de nombreuses fois souligné les députés de l'opposition lors des débats sur le projet de loi Hadopi, il est relativement aisé de se connecter sur le réseau du voisin pour y télécharger illégalement du contenu. Il suffit que son réseau soit pas ou peu sécurisé – une clé de cryptage WEP étant beaucpoup plus facile à déchiffrer qu'une clé WPA.
De nombreux outils sont à disposition pour "cracker" les accès Wi-Fi que l'on peut facilement repérer dans son voisinage. Toutes ces techniques sont largement documentées sur le réseau, et l'on peut même régulièrement confronter ses expériences à Paris lors de rencontres entre passionnés qui "rendent visibles, intelligibles et pédagogiques les activités numériques underground ou tout simplement libres".
L'outil ultime de repérage et de crackage des réseaux Wi-Fi tient dans la poche : iWep pour iPhone est une application "un peu particulière" en cours de développement en Espagne. Elle profite d'une faille de certains routeurs Wi-Fi, et permettra bientôt, selon son auteur, de repérer et de "cracker" les réseaux Wi-Fi alentour protégés par clé WEP. Quelques nuits blanches en perspective pour la future Haute autorité, qui devra déterminer les responsabilités sans se tromper de pirates...
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